Au lendemain de la Première Guerre Mondiale naissent les cités-jardins coopératives. Au fur et à mesure, elles ont constitué ce que l’on appelait “la ceinture rouge de Bruxelles”. Parmi ces cités-jardin, celle de Moortebeek a su préserver son charme et son caractère en harmonisant les couleurs et le choix des matériaux des façades, châssis et autres infrastructures.
Son histoire commence avec la société coopérative “les Foyers collectifs”. Elle est créée en 1921 dans les locaux de la Maison du Peuple de Bruxelles à l’initiative d’un médecin socialiste et d’un syndicaliste. Elle regroupe rapidement plus de 300 coopérateurs, en majorité des ouvriers habitants des quartiers populaires de centre de Bruxelles. Les années suivantes, 354 maisons avec jardin sont bâties sur un terrain situé aux confins de Molenbeek et d’Anderlecht. Ces habitations sont conçues par 7 architectes dont Joseph Diongre, Fernand Brunfaut et Jean-François Hoeben. Elles permettent aux coopérateurs d’être enfin “maître chez eux”.
Lorsque les premiers coopérateurs contraints de quitter leurs anciens logements et s’installent à Moortebeek, la cité est loin d’être terminée. Les portes intérieures des maisons, et les raccordements à l’eau, à l’électricité ou aux égouts n’ont pas encore été installés. Quant aux rues, elles ne sont que des chemins boueux. Pour les parcourir les habitants portent des sabots qu’ils changent contre leurs chaussures dans la cour d’un épicier de la chaussée de Ninove. Ensuite, ils montent dans le tramway vicinal, l’unique moyen de transport permettant de rejoindre les écoles et les lieux de travail en ville.
